

SON HISTOIRE
Roland Garros est né le 6 octobre 1888 à Saint-Denis de La Réunion. Il passe ses premières années sur l’île Bourbon, avant de s’installer à Saigon, en Indochine, où son père, brillant avocat, a établi son cabinet. Néanmoins, le pays étant dépourvu de structure éducative de premier ordre, il lui est impossible de poursuivre ses études du cycle secondaire dans la péninsule. À l’orée du XXème siècle, il est donc envoyé au collège en métropole. C’est seul qu’il s’établira à Paris, à l’âge de 12 ans. Ses premiers mois sont marqués par d’importants problèmes de santé, notamment une pneumonie, qui poussent la direction du collège Stanislas où il étudie à l’envoyer poursuivre sa scolarité à Cannes.
Il se révèle alors être un sportif accompli, réalisant des performances remarquées en pratiquant le cyclisme.De retour dans la capitale, il intègre HEC tout en poursuivant en parallèle les activités sportives qui le passionnent, notamment le rugby et le tennis. Il sort de la grande école de commerce dans la promotion 1908, qui porte désormais son nom et lance sa carrière dans l’industrie automobile. Il ouvre une concession près de l’Arc de Triomphe et rencontre immédiatement un succès étincelant.Dès 1909, la passion de Roland Garros pour l’aviation prend forme. Invité à un meeting aérien, il est fasciné par les avions et décide de leur consacrer sa vie. Il achète immédiatement une Demoiselle Santos-Dumont grâce aux larges bénéfices de son activité et apprend à piloter, seul. Il se lance dans la compétition et s’illustre sur les meetings aériens, ce qui lui vaut d’effectuer une tournée dans les Amériques. À son retour, il s’affirme comme le pilote majeur de sa génération et remporte de nombreux prix. Mais les records d’altitude et de voltige ne lui suffisent plus et cette soif des conquêtes le pousse à voir plus grand. Plus loin.
Avec à son bord 200 litres d’essence et 60 d’huile de ricin, Roland Garros devient le premier homme à traverser la Méditerranée en avion, ralliant la Base d’Aéronautique navale de Fréjus-Saint Raphaël (Var, France) à Bizerte (Tunisie), le 23 septembre 1913 à seulement 24 ans. Durant la traversée, ses compétences lui permettent de réparer deux pannes mécaniques.
Cet exploit unique lui vaut une place spéciale dans l’Histoire et fait de lui le symbole de la jonction entre la France et le continent africain.
Roland Garros est à l’apogée de sa carrière lorsque l’Histoire va à nouveau le rattraper. Ou plutôt lorsqu’il va à nouveau l’écrire. La Première Guerre mondiale éclate et le héros de la Méditerranée, adulé du tout Paris, s’engage comme simple soldat dans l’Armée française. Le patriotisme est chevillé au corps de ce précurseur qui va s’illustrer lors de ce premier conflit planétaire. Roland Garros invente le concept du tir à travers l’hélice qui va révolutionner l’aviation militaire. Il crée le tout premier chasseur monoplace doté d’une mitrailleuse qui tire à travers l’hélice. Cela confère un avantage majeur à la France en ce début de Grande Guerre. Mais l’héroïsme de Roland Garros ne va pas s’arrêter là.
En 1915, il est fait prisonnier par les allemands et ne peut incendier son appareil. Son invention tombe comme lui entre les mains ennemies. S’il demeure captif jusqu’en 1918, il ne cesse de chercher à reprendre sa liberté, jusqu’à ce qu’il parvienne à s’évader. Empli d’abnégation, il regagne les lignes françaises et repart immédiatement au combat, malgré les objections de Georges Clémenceau qui désire en faire son conseiller.
Il remporte de nouvelles batailles aériennes fondamentales dans le succès français, dont une dernière le 2 octobre 1918.
Le 5 octobre 1918, la veille de ses 30 ans, il est abattu dans le ciel, près de Vouziers où il repose.
« La victoire appartient au plus opiniâtre ». C’est cette citation de Napoléon que Roland Garros inscrivait sur les hélices de ses avions. Il l’a vérifié plus que quiconque au point d’en faire sa devise. Elle est désormais celle du fonds de dotation qui porte son nom.